jeudi 18 avril 2013

Mémoires d'une vie rangée

Les livres de philosophie sont très dangereux : pendant qu'on les lit, on se croit intelligent et puis, crac, quand on les referme, adieu jeunesse, on a cent ans. 
André, j'en parle en connaissance de cause : une de mes amies s'y est laissée prendre. Je la quitte un lundi, oui un lundi, elle avait gagné l'avant-veille un million au casino, elle était fraîche, légère, elle parlait de l'amour, elle avait des sentiments à revendre. Je la retrouve le samedi, oui, c'est cela, vendredi, samedi et, dès que j'entre chez elle, je vois qu'elle n'est plus la même. Il est vrai qu'au lieu d'être en train de téléphoner, elle tenait un livre. Je me suis dit : "C'est drôle comme ça la change". 
Louise de Vilmorin. Julietta.

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