mercredi 21 août 2013

"Ne pas trouver son chemin dans une ville, ça ne signifie pas grand-chose. Mais s'égarer dans une ville comme on s'égare dans une forêt demande toute une éducation."*

*Walter Benjamin
Le quatrième jour, j'ai pensé
Comme cette ville est petite
avec l'impression de l'avoir apprivoisée
sans mérite.


L'acte de marcher est au système urbain ce que l'énonciation est à la langue ou aux énoncés proférés. Au niveau le plus élémentaire, il a en effet une triple fonction "énonciative". C'est un procès d'appropriation du système topographique par le piéton (de même que le locuteur s'approprie et assume la langue); c'est une réalisation spatiale du lieu (de même que l'acte de parole est une réalisation sonore de la langue; enfin il implique des relations entre des positions différenciées, c'est à dire des "contrats" pragmatiques sous la forme de mouvements. La marche semble donc trouver une première définition comme espace d'énonciation. 
On pourrait d'ailleurs étendre cette problématique aux relations que l'acte d'écrire entretient avec l'écrit, et même la transposer aux rapports de la "touche" (le et la geste du pinceau) avec le tableau exécuté (formes, couleurs, etc). 
Michel de Certeau. L'invention du quotidien.

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