jeudi 5 novembre 2015

(ma) Vision floue du monde

On sait bien que n'offense pas qui veut mais plutôt qui peut. Et, au contraire, on blesse parfois sans le vouloir. Moi, je ne veux gêner personne mais, après dix-huit ans à flirter avec la langue grecque, je dois souffrir d'une espèce de court-circuit qui m'empêche de parler et d'écrire comme une personne normale. Ma seule consolation, c'est que je connais toujours la réponse correcte à la question à laquelle ils sont nombreux à perdre une fortune à "Qui veut gagner des millions ?".

N'ayez pas peur des mots à la mode qui infectent ces petits contes. Nombreux sont ceux qui cessent de lire un livre quand ils se heurtent à des mots qu'ils ne connaissent pas. Il n'y a pas de raison. Les auteurs non plus ne savent pas très bien ce qu'ils signifient. Ils les utilisent par ouïe-dire, pour remplir, et presque toujours hors de propos. Avec les mots étranges qui apparaissent dans mes contes, vous avez le choix : déduire leur signification grâce au contexte ou les chercher dans le dictionnaire Quintana Cabanas. Vous ne les trouverez pas ailleurs. C'est un pavé de mille pages qui doit coûter plus de dix mille pesetas. Vous je ne sais pas mais moi, si je devais l'acheter, ça me ferait bien suer. 
Traduction libre d'un extrait du prologue de Cuentos tocapelotas dans le recueil La bailarina rusa de Román Piña. 


Très vite après la lecture inaugurale (recherche du vocabulaire,  lenteur, rigueur) j'ai abandonné les dictionnaires au profit d'une compréhension globale (contre-sens, vagues intuitions, interprétations fantaisistes).
Si mon appréhension des textes en espagnol s'améliore(ra encore), je persiste à ne saisir le monde qu'en mode flou (aléatoire, approximatif, poétique)
* Es sabido que no ofende quien quiere sino quien puede. Y al contrario, a veces se incordia sin querer. Yo no pretendo molestar a nadie, pero después de dieciocho años coqueteando con la lengua griega, he debido de sufrir una especie de cortocircuito que me impide hablar y escribir como una persona normal. Lo único que me consuela es que siempre sé la respuesta correcta a la pregunta por la que muchos pierden una fortuna en el concurso de la tele "¿Quieres ser millonario?".No se asusten por las palabrejas que infectan estos cuentecitos. Muchos dejan de leer un libro cuando se topan con varias palabras que desconocen. No hay por qué. Tampoco los autores saben muy bien lo que significan. Los usan de oídas, por rellenar, y casi siempre fuera de lugar. Con las palabras raras que aparecen en mis cuentos, con todo, pueden ustedes hacer dos cosas : deducir su significado por el contexto, o buscarlas en el diccionario Quintana Cabanas. No las encontrarán en otro. Es un tocho de miles de páginas que debe de costar más de diez mil pesetas. A ustedes no sé, pero a mí, tener que comprarlo, me tocaría las pelotas. 

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