mercredi 23 mars 2016

rue des 
bombes

Je me souviens des années 80. 
Celui de la rue des rosiers fut mon premier attentat. Le 9 août 1982, je n'y compris rien mais ce fut ce jour-là que j'appris qu'on pouvait être tué ou grièvement blessé parce qu'on mangeait au restaurant, parce qu'on marchait dans la rue, parce que rien. Ce fut ce jour-là que j'appris qu'il y avait un quartier juif à Paris et toujours, toujours j'ai pensé à ce jour-là quand, ensuite, je m'y suis trouvée. 

Je me souviens des années 80.
Le monde n'était pas encore global, les enseignes n'avaient pas encore rendu toutes les villes identiques, la ville de province où j'habitais n'était pas encore devenue une grande banlieue de la capitale dont ma mère revenait émerveillée après avoir passé des heures à la Fnac où il y avait tout.
L'attentat de la rue de Rennes me marqua, lui aussi, parmi tous ceux commis à cette époque-là. Le 17 septembre 1986, je ne compris rien de plus qu'à tous les autres, je savais déjà que les victimes étaient des gens comme ma mère.
Trente ans plus tard, je refuse de comprendre. 
Mais j'ai laissé davantage d'amis à Bruxelles que je n'en ai jamais compté à Paris et je suis soulagée de les savoir tous vivants aujourd'hui.  

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